2020 Du clivage à tous les étages. Au niveau international, on s’envoie des menaces accompagnées de missiles sol-air. En Europe, on se regarde en chien de faïence et on essaie de ne pas sortir lésé de l’opération Brexit. En France, deux camps se sont formés autour de la question des retraites, entraînant le pays dans un conflit de plusieurs semaines. Et en Basse-Marche, nous direz-vous, comment s’en sort-on ? Pas mieux, semble-t-il. À l’approche des élections municipales de surcroît, pas besoin de vous faire un dessin. Les irréductibles Gaulois réfractaires au changement aiment la bagarre ; là, on va pouvoir s’en donner à cœur joie, chouette alors ! On en voit déjà quelques prémices dans le courrier des lecteurs. Mais s’il n’y avait que les élections… Notre dossier est consacré à la méthanisation, sujet qui soulève bien des questions sur l’avenir de l’agriculture, et de l’élevage en particulier. Sujet brûlant localement, car il fait émerger des clivages particulièrement marqués. Clivage encore, cette fois-ci entre les générations, les plus jeunes d’entre elles constatant avec résignation la passivité des adultes sur la problématique du réchauffement climatique, comme vous pourrez le lire dans un bel article sur la jeunesse bas-marchoise. Clivage toujours dans le traitement réservé aux femmes rebelles de nos campagnes d’antan, souvent qualifiées de « sorcières », auxquelles nous consacrons quelques pages. Clivage enfin avec le derby rugby de la Basse-Marche, opposant Bellac à Folles, et qu’on annonce dans nos brèves !
Pourtant, les clans qui s’écharpent font tous partie des forces vives du territoire. Et l’on se dit qu’effectivement, pour dessiner l’avenir de la Basse-Marche, c’est un autre chemin qu’il faudrait prendre. Se serrer les coudes, donc. Regarder devant, confronter les projets respectifs des uns et des autres, et essayer de tracer une route qui soit un compromis acceptable pour tout le monde. Cela devrait être le cas pour la méthanisation. Il est légitime que les éleveurs, laissés à la merci d’un marché mondialisé, s’interrogent sur leur avenir et envisagent de nouvelles activités. Il est tout autant légitime que d’autres personnes s’inquiètent des dérives de la méthanisation. Alors abordons les sujets qui fâchent, calmement. De même pour les élections municipales. C’est une échéance importante, nous vous incitons donc à vous renseigner sur les projets qui s’opposent dans vos communes, et à voter en conséquence, selon vos sensibilités. Mais il faudra ensuite nous rassembler, non seulement au sein de chaque commune, mais surtout à l’échelle du territoire. À l’heure où nos éleveurs font face à une concurrence venue de l’autre côté du globe, nous en sommes encore à nous chercher des noises entre communes limitrophes. Faut-il en rire ou en pleurer ? Cela dit, pas besoin d’inventer l’eau tiède, non plus ! Des exemples de réseaux ou d’activités antagonistes qui se rapprochent pour leur bien commun, il y en a toujours eu. Dans le genre, vous trouverez dans ces pages la belle histoire du sabotier-coiffeur de Saint-Junien-les-Combes… Bref, tout est possible pour peu que l’envie soit de la partie.
Alors encore une fois, serrons-nous les coudes, discutons, et allons de l’avant, l’avenir de la Basse-Marche nous appartient collectivement
Bonne lecture.