Nous voilà donc à traverser les Monts de Blond d’Ouest en Est pour aller faire la connaissance de cet homme chez lui, à Berneuil, au bord du Vincou. Un bien bel endroit, rebaptisé Moulin de Boismorand par notre hôte. Joël Raffier commence à raconter son histoire. Né en 1947, enfant de l’Assistance Publique, il est accueilli à l’âge de 3 ans par un couple de meuniers. Madame est originaire d’Alsace,réfugiée en Basse-Marche au moment de la Seconde Guerre mondiale, Monsieur est un gars du coin. C’est précisément dans les murs de la bâtisse où nous sommes en train de discuter confortablement que vit alors la famille d’accueil de Joël Raffier. Sauf qu’à cette époque des années 50, comme dans beaucoup de maisons de la campagne profonde, il n’y a pas d’eau courante !Aux côtés d’un autre garçon accueilli par la famille,Joël Raffier passera son enfance et son adolescence ici,scolarisé à l’école de Berneuil puis au collège et au lycée de Bellac, avant de partir faire sa Terminale (classe qui n’existait alors pas à Bellac, apprend-on) au lycée de Saint-Yrieix-La-Perche. Adolescent, il est fasciné par Malraux, Rimbaud, s’essaye à la poésie et rêve de longs voyages… Une fois son bac en poche, il part étudier l’Histoire de l’Art puis les Lettres Modernes pour passer le concours d’enseignant. C’est alors que commence un long périple.
Article de Baptiste Souchaud à lire dans le Mefia Te ! numéro 19