Pas chouette ! Brèves d’ici – n°15

Un commando rue du Coq
Nul ne voudrait mettre ici en doute le fait que les gendarmes de Bellac ont besoin de s’entraîner et de se mettre en situation régulièrement, de façon à être fin prêts lorsqu’ils seront envoyés sur des missions où il fait gros temps. Chacun son métier, et celui-ci est méritoire à bien des aspects. On regrette simplement que la population locale ne soit pas prévenue en amont, d’une façon ou d’une autre, de la tenue de certaines de ces opérations d’entraînement. On connaît une enfant de 13 ans qui, un soir de septembre vers 20h30 dans les rues sombres de Bellac, a été sérieusement prise de panique à la vue d’une vingtaine de militaires en tenue de camouflage, armés et au pas de course au milieu de la rue du Coq. « Ne t’inquiète pas ma chérie, c’est juste un entraînement – je pense… » Tiens, d’ailleurs, on s’interroge : un gendarme a-t-il le droit de faire un clin d’oeil ou tout autre signe rassurant à un enfant, pendant l’entraînement ?? Nous savons qu’il y a des lecteurs de Mefia Te ! parmi les gendarmes du coin, alors peut-être aurons-nous rapidement une réponse à cette question.

Écologistes, mangeurs de viandes, tous terroristes !
Pendant que les gendarmes s’entraînent pour de vrai, d’autres prennent un malin plaisir à nous faire peur pour de faux. Nous avions déjà levé les yeux au ciel en entendant dans la bouche de certaines responsables politiques nationales qu’entrecôte et barbecue devaient cesser d’être des signes de virilité. De l’autre côté de l’échiquier, localement, nous avons un président de Chambre d’Agriculture de la Haute-Vienne qui vient de déclarer sur un plateau TV, début septembre, que les écologistes sont des terroristes. Voilà voilà. Nous avions pourtant fait une interview intéressante de cet homme-là dans le cadre de notre dossier sur la méthanisation, dans Mefia Te ! n°4. Il nous avait glissé à l’époque que « ça n’avait pas l’air d’un journal de centriste ! » A priori, aujourd’hui, il est bien probable qu’il nous engloberait dans la catégorie des terroristes, donc. Mais n’ayez pas peur, nous aussi on aime les entrecôtes. En tout cas avec ce genre de propos à l’emporte pièce, on n’est pas prêts de sortir des clivages habituels. On n’a pas le cul sorti des ronces.

Haies : pourquoi tant de haine ?
Voici un mauvais son de cloche qui est remonté plusieurs fois aux oreilles de la rédaction ces derniers temps, au sujet de la taille des haies situées au bord des routes bas-marchoises. Il est évidemment nécessaire de faire un petit brushing à ces arbres de façon régulière, pour éviter qu’ils ne débordent sur les routes, ou qu’ils n’endommagent les lignes téléphoniques ou électriques. Par contre, nous avons du mal à comprendre pourquoi, en plus de cette coupe « latérale » côté route, ces haies ont trop souvent droit à un véritable ratiboisage ! On tombe ainsi parfois, médusés, sur des centaines de mètres de houx, aubépines, pruneliers qui se retrouvent scalpés à 1,50 mètres grand max mais le plus souvent au ras de la clôture, même côté champ, à plusieurs mètres de la route. Là, on est très loin de la sécurité routière, hein… Les agriculteurs qui misent sur ces haies pour ramener de la biodiversité sur leurs parcelles n’ont alors que leurs yeux pour pleurer. Dans certaines régions, y compris dans les plaines céréalières, on se met à replanter des haies et on les laisse pousser bien haut. Et nous, en Basse-Marche, on les taille allégrement, sans discernement. Va comprendre.

Silence dans les rangs – débat en conseils communautaires et municipaux
Face au blocage des discussions autour du projet de l’école de musique de Bellac, nous mettions nos espoirs dans certaines instances démocratiques locales pour essayer de relancer un semblant de dynamique. Naïfs que nous étions. Le sujet de l’école de musique de Bellac, nous l’avons déjà abordé dans ces pages, plusieurs fois même. L’année dernière, dans le numéro d’octobre, nous en faisions une pleine page à l’occasion de la rentrée scolaire, puisque des tensions apparaissaient alors entre la commune de Bellac et les autres communes du territoire. Il était question de déficit, de coûts inégalement répartis, de hausse des tarifs, etc. Nous avions même évoqué assez précisément le sujet avec le maire de Bellac qui, somme toute, semblait assez confiant sur l’évolution du statut de ce bel outil. Dans le courant de l’année scolaire, nous apprenions qu’un groupe de travail se mettait en place entre différentes communes pour envisager les différents scénarios pour l’avenir de cette école. Très bien. Quelle ne fut donc pas la surprise des parents d’élèves lorsqu’ils reçurent, fin août, un mail particulièrement déroutant. Monsieur le Maire annonçait qu’il s’apprêtait à augmenter de façon drastique les tarifs des cours – la hausse réellement votée en conseil municipal fin septembre demeure très importante, mais pas aussi sévère qu’annoncée dans ce premier mail – et surtout, il réitérait son discours de la rentrée scolaire 2021, se plaignant du refus de communes alentours de vouloir contribuer au financement de l’école, et demandant aux parents d’élèves de solliciter directement leurs maires. Retour à la case départ, donc. Étonnés, les parents d’élèves écrivaient donc aux membres du groupe de travail, et un tout autre discours leur était tenu. Plusieurs élus expliquaient notamment que les discussions entre collectivités étaient à l’arrêt depuis juillet, le maire de Bellac ayant refusé d’envoyer à la Communauté de Communes le courrier élaboré par le groupe de travail, dans lequel plusieurs solutions d’avenir étaient envisagées. Bref, tout le monde se renvoyait la balle, et les échanges étaient au point mort.
Triste constat : absence de débats
Au vu de ces informations, et compte tenu de l’importance du sujet, nous nous sommes dits : il y a courant septembre un conseil communautaire de la Communauté de Communes du Haut-Limousin et un conseil municipal de la Commune de Bellac, essayons de savoir ce qui se dit sur ce sujet. Une école de musique fait évidemment partie des outils d’attractivité qu’un territoire comme le nôtre peut mettre en avant pour essayer de faire venir de nouveaux habitants, les membres élus de ces instances ont les mêmes informations que nous, le sujet sera forcément abordé dans le détail, et l’abcès sera crevé pour de bon. Logique, non ?
– Épisode 1 : conseil communautaire, à l’Espace du Rocher de Magnac-Laval, lundi 18 septembre. Début du conseil à 18h, fin du conseil à 19h20. Expéditif. Pas un mot sur le sujet de l’école de musique de Bellac.
– Épisode 2 : conseil municipal de Bellac, jeudi 29 septembre. Ordre du jour chargé, très peu de débats si ce n’est les quelques remarques de principe de l’opposition. Sur le sujet de l’école de musique, les nouveaux tarifs sont votés, trois ou quatre membres de la majorité s’abstiennent, les membres de l’opposition votent contre, mais personne, absolument personne n’évoque la situation de blocage des discussions, dont tout le monde est au courant. Silence dans les rangs. Nous pensions naïvement que le conseil communautaire et les conseils municipaux étaient des lieux de débat, de discussion, et non pas des chambres d’enregistrements. En ayant suivi de près les soubresauts autour de ce thème de l’école de musique de Bellac, et en constatant le niveau zéro de débat correspondant au sein de ces instances, nous ressentons un profond dépit. On n’ose croire qu’il y ait autant de non-dits sur tous les autres sujets. Mais ce genre d’épisode pose quand même la question de l’utilité de ces conseils. Et pour ce qui est de la construction collective d’un projet de territoire, on se dit qu’on est très, très, très loin du compte.

Brèves à retrouver dans le Mefia Te ! numéro 15

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