Mefia Te ! reprend le chemin du collège

Une invitation au collège Louis Jouvet de Bellac par les élèves de sixième C ? Ça ne se refusait pas. On était même plutôt emballé chez Mefia Te ! Bon, pour faire preuve de totale transparence, il faut bien avouer que l’auteur de cet article est aussi à l’initiative de cette invitation et également enseignant dans ce même collège. Vous aurez donc un témoignage probablement pas toujours objectif, en première classe, du déroulement de cette visite.

Ainsi, durant toute une semaine, du 17 au 21 février 2020, plusieurs membres de l’équipe ont accepté de retourner à l’école pour aller à la rencontre de leurs jeunes voisins. Mais juste avant il fallait définir avec l’équipe enseignante les objectifs à atteindre. En voici un résumé en trois points :

  • Découvrir les visages et les métiers qui se cachent derrière la fabrication de ce journal local.
  • Échanger sur certains sujets traités dans la précédente édition.
  • Rendre acteurs les élèves en leur proposant de produire eux-mêmes des contenus.

Autant le dire d’entrée, le but a été atteint !! Et pas qu’un peu. Mais pour mieux comprendre, plongeons au cœur de cette belle semaine.

Ainsi, en ouverture de bal, le premier intervenant à avoir accepté l’invitation fut Patrick Labidoire, auteur d’un article sur la grue cendrée dans le numéro 4. Patrick est aussi un membre de longue date de la bien connue Ligue de Protection des Oiseaux (LPO). Grâce à ces deux casquettes, une conversation riche et animée eut lieu, contenant des informations ornithologiques d’un côté mais aussi de nombreux témoignages de l’autre. Celui de Clarisse par exemple qui a rapporté qu’elle avait justement pu observer le retour des grues le week-end précédent. Cette discussion a duré une heure pleine. Tant et si bien qu’à la sonnerie, ni Patrick, ni les élèves ne voulaient la stopper. Une vraie joie pour cet amoureux de la nature qui a pu partager ses connaissances avec la jeunesse. Et un réel plaisir pour les élèves qui ont tous demandé à revoir Patrick.

Le lendemain, c’était au tour d’Élodie Figea, autrice d’un article sur le point de vue de la jeunesse bas-marchoise vis-à-vis des actions à mener pour lutter contre le réchauffement climatique. Elodie, encore élève au lycée et ayant cours au moment de l’entretien, a réussi à se « téléporter » en acceptant généreusement de filmer son témoignage. Dans cette séquence vidéo, on comprenait notamment l’importance de la démarche journalistique d’Elodie. Vous imaginez bien que pour des collégiens, ce message apporté par une lycéenne fut forcément important. Gonflés à bloc et avec l’appui de leurs enseignants, les élèves ont ainsi commencé à imaginer la ville de Bellac dans 100 ans. Les récits furent multiples. Certains imaginèrent un désastre total, avec une atmosphère à la Mad Max, d’autres une abondance de technologie, des écrans partout ! Et enfin certains, comme Estelle, imaginèrent une ville avec vélos, jardins potagers flottants (sur le bord du Vincou probablement !) et des écoles sans murs !

Pour la troisième intervention, les élèves de sixième C ont pu rencontrer Delphine Hue, illustratrice de la première heure à Mefia Te ! Ils ont ainsi pu comprendre les défis qui sont à relever lorsque la petite bande de rédacteurs que nous sommes passe commande aux illustrateurs. Et pour mieux se mettre en situation, rien de mieux que la pratique avec, comme mission, l’illustration d’articles sur les sorcières rédigés par Fanny Etienne-Artur et MissicA. Les cerveaux ont ainsi chauffé pour arriver à trouver un dessin pertinent ainsi que la petite note humoristique allant avec. Des talents se sont révélés !

Enfin, vendredi, en guise de cerise sur le gâteau, le directeur de la publication Aymeric Mercier et le rédacteur en chef Baptiste Souchaud sont venus pour clôturer cette belle semaine. Tout d’abord, en précisant les raisons qui ont poussé un producteur de fromage de chèvre et un professeur de mathématiques à se lancer dans une telle aventure sans bagage journalistique au préalable. Juste une forte envie de montrer, avec un regard honnête, que la Basse-Marche n’est pas celle que l’on croit et qu’il est important de redonner la parole à ceux qui la font vivre. Un bon exemple pour faire comprendre à ces jeunes citoyens que ce type d’initiatives est à la portée de chacun. Puis il a été question des étapes de fabrication du journal, débutant à chaque fois par une réunion puis… une réunion et encore… une réunion. Bref, du jus concentré de cerveau avant tout. De nombreux détails techniques furent évoqués allant de la méthode d’impression à la distribution en passant par la mise en page. Tout cela avec un déluge de questions, comme celle de Samuel : « Mais ça ne serait pas plus écologique de faire un journal 100% sur internet ? » ou encore celle sortant de nombreuses bouches :
« Vous gagnez combien ? » avec la réponse édifiante de Baptiste. « Non seulement on ne gagne rien mais en plus on a donné de l’argent pour sa création ! » Enfin, après moult échanges, les élèves ont eu pour mission de réaliser sur ordinateur un résumé schématique de toutes les étapes citées par les intervenants.

Ce fut donc une semaine passionnante et les témoignages des élèves sur cette expérience en sont la preuve.
« J’ai adoré l’intervention sur les grues. » a dit Edouard, « Ça nous a permis de faire la rencontre de plein de gens différents et je sais maintenant que je peux écrire un article dans le journal » a dit Emma, « j’ai beaucoup aimé dessiner sur les sorcières. » a dit Dylan, « Aujourd’hui, je sais fabriquer un journal » a dit Augustin… et ainsi de suite.

En tout cas quelque chose me dit qu’on entendra bientôt reparler des élèves de sixième C dans Mefia Te !, mais cette fois-ci en position de rédacteurs.

Lionel CAUCHI

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