Il paraît que l’âge de raison, c’est autour de sept ans. On a donc de la marge : en 2024, on fêtera seulement les cinq ans du journal. N’empêche que cinq ans, ça passe vite certes, mais c’est aussi une période suffisamment longue à l’échelle d’un projet associatif pour pouvoir tirer quelques enseignements. Alors en cette fin d’année 2023, on s’est dit que ça serait pas mal de faire un point avec nos lectrices et nos lecteurs sur la vie du journal Mefia Te ! Qu’est-ce qui marche bien, qu’est-ce qui tourne moins rond ? Sur quoi s’améliorer, et comment ? En gardant toujours en tête que cette feu le de chou est un canard associatif qui repose sur l’engagement bénévole de ses contributrices et contributeurs ; attention donc à ne pas être trop ambitieux, le temps disponible est parfois une denrée rare ! Les petites mains qui font le journal sont certes motivées, mais elles ont aussi une vraie vie, si bien que notre équipe ne peut pas être sur tous les fronts, on s’en est rendu compte souvent. C’est parfois frustrant, mais c’est comme ça. « Qui va sano va piano », aurait pu dire Tonton Giovanni, immigré italien débarqué en Basse- Marche dans les années 60. Tonton Giovanni est- un personnage fictif ? À vous de voir…
L’essentiel : des chouettes retours
C’est sans aucun doute l’une de nos forces, voire l’un de nos moteurs en cas de coup de mou : vos retours positifs sur le journal. Il nous arrive régulièrement des messages de lectrices et de lecteurs qui viennent de découvrir Mefia Te ! ou bien qui le lisent régulièrement et décident soudain de prendre leur plume pour nous envoyer des mots doux. Exemple de message reçu : « Je vous écris car je viens de découvrir votre journal au ton enlevé et salutaire qui pique où il faut. Très rafraîchissant ! » Ou bien encore : « Je vous écris car cela fait maintenant plus de deux ans et demi que je lis, avec une grande passion, le journal Mefia Te ! J’ai grandi à Bellac, que j’ai quitté pour poursuivre mes études. Quand je reviens tous les trimestres voir ma famille qui vit toujours ici, je fonce acheter MefiaTe ! Alors merci pour ce beau journal qui est beau autant dans son esthétisme que dans son contenu. Merci pour tout le travail de compréhension, de décryptage, de découverte du territoire que vous réalisez. J’apprécie également vos dossiers qui apportent des regards croisés, des controverses, de la prise de hauteur […]. » On aurait presque la moustache qui frise. Il nous arrive même d’avoir des louanges de « vrais » journalistes. N’en jetez plus, la coupe est pleine. On a lancé un journal alors qu’on n’y connaissait rien. Aux manettes de ce projet, on trouve des profs, des paysans, des salariés du secteur culturel, des graphistes, des retraités, etc. On s’en sort pas si mal pour des amateurs. Et oui, avouons-le quand même, on est assez fiers de notre bébé. Mais tout n’est pas si facile, tout ne tient qu’à un fil, comme chantait le fameux groupe N’oublie pas Ton Mefiate.
Dur de tenir le rythme sans renforts
Dans tout projet associatif, il y a des membres historiques qui s’en vont, des nouveaux qui arrivent, et c’est chouette. Dans l’idéal, quand un projet s’inscrit dans la durée – et c’est le cas de Mefia Te ! – il est sain de voir l’équipe s’agrandir, pour éviter que trop de choses ne reposent sur trop peu de personnes. Parfois, nous constatons que notre journal n’est pas très loin de cette position inconfortable : si certains d’entre nous venaient à se faire porter pâles, cela mettrait sacrément en péril l’existence du journal. Et ça, on trouve ça nul. Mefia Te ! se veut un projet de territoire, une aventure collective qui se nourrit de ce qu’apportent les uns et les autres. Cela n’aurait pas de sens de tendre vers un fonctionnement de la rédaction où quelques personnes écrivent une grande partie des articles, faute de renouvellement de l’équipe. Bien sûr, il n’est pas évident de se mettre à écrire alors que ce n’est pas son « métier » ; on a du mal à se sentir pertinent, on ne se sent pas forcément légitime. Le choix des sujets n’est pas non plus forcément simple, d’autant que le journal ne veut pas faire de « publi-rédactionnel », et que pour chaque article nous nous efforçons de trouver un angle approprié. Mais ce genre de chose se discute évidemment ! D’autre part, la question du ton est aussi importante mais là aussi des échanges sont possibles avec les autres membres de la rédaction. Un article se construit, il est rare que le premier jet soit le bon, et c’est le rôle du collectif du journal de discuter de tout cela. Quitte, parfois, à décliner des propositions qui nous semblent éloignées de l’esprit du journal, c’est vrai. Il y a quand même un « esprit Mefia Te ! ». Quoi qu’il en soit, nous avons besoin de renforts au niveau de la rédaction et nous invitons toutes celles et ceux qui seraient tenté.e.s de prendre la plume à se rapprocher de nous. Nous aimerions progressivement pouvoir mettre en place par exemple des groupes de rédactrices / rédacteurs mobilisables en fonction des sujets d’articles : économie locale, culture, agriculture, vie associative, sport, etc. Avec ce genre de modèle, s’il nous vient par exemple l’envie de faire un zoom sur telle entreprise, on envoie un mail au groupe « économie locale » et on voit si ça intéresse quelqu’un. Sans multiplier les réunions, le fait d’élargir le cercle de nos contributrices et contributeurs permettrait aussi de prendre de l’avance sur la conception de nos dossiers, souvent chronophage. En définissant à l’avance les dossiers que l’on souhaite traiter dans l’année qui vient, des groupes de personnes pourraient ainsi se constituer et commencer à rassembler des données sur un sujet choisi. Mais comment mettre tout ça en musique ? Pas facile… Pour commencer, on s’est dit qu’on ferait chaque mois une conf’ de rédac ouverte à tout le monde (cf. dates ci-dessous), histoire de vous inviter à venir discuter avec nous. Dans tous les cas, n’hésitez jamais à nous envoyer un mail à redaction@journalmefiate.fr !
Besoin de profils différents
Un autre truc auquel on tient, c’est la diversité des personnes qui font le journal, à différents niveaux. On a bien conscience que notre rédaction actuelle est quelque peu « bellaco-centrée », et on le regrette. Il se trouve qu’à une époque, on avait régulièrement parmi nous des représentants d’autres contrées marchoises, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. Alors rejoignez- nous ! On aimerait avoir à nos côtés des rédactrices, des rédacteurs et des « indics » du Dorat, de Magnac-Laval, de Lussac-Les-Églises, de Bussière-Poitevine, etc., pour nous proposer des articles ou simplement des idées de sujets. Mefia Te ! est un média associatif qui se nourrit des contributions des habitants du territoire ; vous avez la possibilité de construire le journal avec nous, alors ne vous en privez pas. D’ailleurs on serait ravis d’organiser des conférences de rédac’ dans différents lieux du territoire ; mais pour ça on a besoin de coups de main et de relais locaux, alors si ça vous botte, écrivez-nous ou venez-nous rencontrer ! Autre type de « diversité » à laquelle on tient : les opinions politiques de nos rédactrices et rédacteurs. Récemment, quelqu’un s’est adressé à notre rédac’ chef pour lui dire qu’il ne lisait plus Mefia Te !, que c’était trop connoté politiquement. Ce genre de remarque, ça nous attriste vraiment. Dans la façon dont nous traitons les sujets, nous essayons d’avoir une approche équilibrée, de présenter des points de vue différents. Bien sûr, lorsque sur un sujet il se dégage une même opinion au sein de la rédaction, on l’écrit clairement. Mais on laisse aussi la place à des débats contradictoires. C’est ce que nous avons fait au sujet de la vidéo-surveillance, de la méthanisation, de l’éolien, etc. Vous n’êtes pas d’accord avec nous, vous n’aimez pas la façon dont on a traité par tel ou tel sujet ? Alors dites-le-nous, mais surtout proposez-nous d’autres textes, d’autres angles ! Vous verrez, peut-être que vous y prendrez goût et que vous deviendrez un pilier de la rédac’ !
Envie de fêter dignement nos 5 ans
Comme nous l’écrivions plus haut, il y a des choses auxquelles on doit savoir renoncer. Site internet plus riche, campagnes de communication plus « agressives » pour pallier le fait que nombreux Bas- Marchois ne connaissent toujours pas le journal (eh oui !), émissions radios régulières en lien avec le journal, entre autres ; on aimerait faire tout ça, mais on ne trouve pas le temps et la priorité, c’est le journal. Par contre, on tient vraiment à fêter dignement les cinq ans d’existence du journal. Pour cela, on aimerait prendre le temps, en se fixant un horizon assez lointain – automne 2024 – et en construisant une belle fête sur plusieurs jours. Une fête qui soit à l’image de notre journal, en tout cas on l’espère. Envie de parler du territoire, de son avenir, des gens qui y vivent, des gens qui y ont vécu. Envie de s’engueuler sur des sujets bouillants localement. Envie de rencontrer des gens. Envie de se marrer. Envie de faire la fête aussi. Envie d’être ensemble, tout simplement, et de se dire qu’on n’est pas si mal, dans notre trou du cul du monde. En vue de cette belle fête de Mefia te ! et de la Basse- Marche, sur plusieurs jours, on va avoir besoin de constituer un groupe spécifique pour mettre en place la programmation, prendre contact avec les personnes ou les structures qu’on aimerait associer, réfléchir à la communication, etc. Ça vous botte ? Alors rejoignez-nous.
On vous le répète : Mefia Te !, c’est vous !
On a besoin de toutes les bonnes énergies locales.
Quand est-ce qu’on en cause ?
Pour venir à la rencontre de la rédac’, rendez-vous au Tiers-Lieu de Bellac, place du Palais, à partir de 20h30, aux dates suivantes :
> Lundi 11 décembre 2023
> Lundi 15 janvier 2024
> Lundi 12 février 2024
> Lundi 11 mars 2024
> Lundi 15 avril 2024
Zou !