Vigilance sur une ressource clé, en Basse-Marche comme ailleurs
Ce dossier est parti d’une envie toute simple, celle de mieux comprendre l’espèce d’enchantement qui fait que quand on ouvre le robinet, il en coule de l’eau potable. Au fil de nos entretiens et de nos lectures, nous nous sommes intéressés aux aspects techniques de la production et de la distribution d’eau, aux aspects administratifs également. Et puis nous avons eu envie d’en savoir plus sur le cycle de l’eau dans son ensemble ; par ailleurs on entend souvent qu’il n’y a pas de nappes phréatiques par ici, mais qu’est-ce que ça veut dire exactement ? De fil en aiguille, on a composé ce dossier. Sûrement pas exhaustif évidemment, mais nous avons malgré tout appris beaucoup de choses et on espère qu’il en sera de même pour vous. Quoi qu’il en soit, ce n’est pas de la magie qui amène l’eau dans nos chaumières. Cette ressource est fragile chez nous aussi, tant au niveau de sa qualité que de sa quantité. Soyons-en bien conscients…
Au début, il nous a fallu saisir la multitude d’acteurs qui interviennent dans la partie « eau potable ». Au niveau local, le Syndicat Intercommunal de Distribution d’Eau Potable et d’Assainissement «La Gartempe» (SIDEPA) qui réunit une trentaine de communes du nord-ouest de la Haute-Vienne et qui a pour mission d’assurer le service public d’alimentation en eau potable des habitants des communes adhérentes à travers la distribution, la construction, l’entretien des réseaux et des ouvrages de stockage de l’eau potable. Mais attention, le SIDEPA n’assure pas pour autant la gestion directe du réseau. Il confie cela à un prestataire de service, en l’occurrence aujourd’hui la société AGUR. D’autre part certaines communes font le choix de ne pas adhérer à un syndicat, et de garder l’eau potable en « régie directe ». Mais attention (bis), au premier janvier 2026, la compétence « eau potable » sera transférée aux Communautés de Communes, si bien que celle du Haut-Limousin en Marche commence à se pencher sur la question. Interviennent aussi le Conseil Départemental pour le financement de certains équipements, et l’État à travers l’Agence Régionale de Santé d’une part, pour la fixation du cadre de contrôle de la qualité de l’eau notamment, ainsi que l’Agence de l’eau Loire-Bretagne d’autre part, établissement public positionné sur un large territoire dont la Basse-Marche fait partie, et qui participe à la mise en œuvre des politiques nationales et européennes de l’eau. Pas simple !
Le danger serait toutefois de se noyer dans ce mille-feuille administratif et de ne pas se concentrer sur l’essentiel : l’état de la ressource en eau. Notre territoire semble de prime abord préservé de la panne sèche. Pourtant des études prospectives – publiques – existent et laissent entrevoir une situation beaucoup moins confortable dans les décennies à venir, dans un contexte de réchauffement climatique que l’on ne saurait nier. Sauf à se dire « On s’en fout, ce sera le problème de nos enfants et de nos petits-enfants », il serait judicieux de se pencher dès aujourd’hui sur cette question. Car il se pourrait bien que l’eau cale.
Edito et dossier à lire dans le Mefia Te ! numéro 18