Drôle d’anniversaire. Notre journal fête sa première année ; déjà quatre numéros parus au format papier, des centaines de lecteurs, près de 150 abonnés, des belles rencontres à la pelle, des dizaines de réunions en bonne compagnie, des discussions en veux-tu, en voilà, des débats contradictoires, un enthousiasme contagieux de nos contributeurs, des courriers d’encouragement par dizaines… Le pari est en passe d’être réussi ! On avait donc hâte de fêter ce premier anniversaire avec le nouveau numéro, dont la sortie devait se faire courant avril. Et là, paf, on prend le confinement en pleine face. Évidemment, ce qui fait la sève de notre modeste journal local, c’est l’envie de construire des choses ensemble. Or ces jours-ci, on ne peut pas dire que le contexte soit idéal, on est bien d’accord ? Pas possible de se retrouver entre habitants du coin, pas possible de discuter autour d’une table ou d’un comptoir de bistrot, pas possible d’aller à la rencontre de nouvelles personnes… Et on le fait comment, notre journal, nous, hein ? Heureusement, une fois la déception passée, on s’est quand même dit que ça serait bien de profiter de cette période pour prendre le temps de faire un site internet qui ait de la gueule, et qui soit à la hauteur de notre journal papier bas-marchois préféré !
Pour ce numéro 5, on vous propose donc quelques articles en ligne, en accès libre. Vous y retrouverez la patte Mefia Te !, avec des entretiens, des illustrations, des articles divers et variés… Nous avons aussi profité de ce nouvel écrin numérique pour mettre des extraits des numéros précédents ; n’hésitez pas à les commander en ligne si vous voulez les recevoir chez vous, et bien sûr, abonnez-vous, abonnez vos parents, abonnez vos enfants, abonnez vos amis, abonnez vos ennemis !
Malheureusement, très chères lectrices, très chers lecteurs, malgré la multitude de talents – y compris divinatoires – qui composent la rédaction, nous ne sommes pas en mesure de répondre à la seule question qui vaille ces jours-ci : « C’est quand qu’on va où ? » Que l’on habite à Saint-Sulpice-Les-Feuilles, à Juan-Les-Pins ou à Paris, l’incertitude et le manque de visibilité avec lesquels on vit depuis maintenant plus d’un mois pèsent sûrement plus lourd que le confinement lui-même. Tout en suivant l’évolution du virus, on écoute sagement les interventions de nos gouvernants, qui ressemblent à des sourciers arpentant un terrain au hasard, en attendant que leurs baguettes se mettent à frémir pour leur indiquer que faire… On aimerait pourtant avoir un cap, mieux savoir quand nous pourrons sortir, où nous pourrons aller, dans quelles conditions nous pourrons nous rassembler, etc. Mais tout le monde navigue à vue, au gré des informations contradictoires qui nous sont communiquées. On ne sait pas où on va, mais on y va !
Dans ce contexte, quel sens donner à la notion de territoire ? C’est peut-être simplement l’occasion de réfléchir à la suite. Une fois qu’on sera sorti de cette triste période, qu’est-ce qu’on construira ensemble, en Basse-Marche ? À nous d’inventer une suite !