MONOΪ : du rock bien huilé

Et vas-y que je te parle des légumes locaux, des fromages locaux, de la bière locale, des entreprises locales, et même de la presse locale, tiens… Et puis merde à la fin, le rock local indépendant, on en parle quand ? Suivant son exigence journalistique aiguë, Mefia Te ! plonge donc dans l’univers de Monoï, le meilleur groupe de rock psyché de l’univers bas-marchois !

Commençons par la rencontre. C’est au cours d’une des fameuses soirées « Vincou’L and The Gang » organisées dans le pays bellachon que j’ai rencontré la tribu MONOΪ. En discutant avec eux, il s’avère que deux des membres sont de la Basse-Marche, Bellac et Breuillaufa. Et très vite, après avoir partagé quelques instants musicaux et la petite bière qui va bien, j’ai eu envie d’en savoir plus sur eux.

Tout d’abord c’est un trio, ou plutôt un « power » trio (trio puissant en français), parce que la dentelle, c’est pas leur spécialité. Alex, à la guitare énervée, Jennifer au clavier servant de basse puissante et Basile qui a la double fonction de chanteur charismatique et de batteur rageux (oui un peu comme Phil Collins mais avec plus de cheveux !)

Pour le style musical, étiquette oblige, ils se définissent comment un groupe rock psyché/stoner. Là, il faut se pencher deux minutes sur la définition. Pour les non initiés du genre comme je suis, il faut imaginer des rythmiques plutôt répétitives, entêtantes, à la limite hypnotiques, ce sur quoi se rajoute une basse très lourde qui parle direct à la partie animale qui est en nous. Et enfin, pour donner du souffle, un chant, plutôt placé dans les mediums, vient ponctuer de longues séquences musicales.

Ça c’est pour l’idée, ce qu’on peut comprendre en substance sur leur page Facebook. Mais rien ne vaut une rencontre physique, un test à l’épreuve !

Et c’est un dimanche soir, dans un sous sol réaménagé, en mode « secret place » (quoi de plus underground !) que j’ai eu le plaisir de m’imprégner réellement de leur univers.

Cette date venait conclure une tournée promotionnelle de cinq jours pour la sortie de leur EP (album contenant quatre morceaux dans leur cas). La tournée, qui se déroulait en partenariat avec un très bon groupe de Poitiers, After end, s’est étendue de Guéret jusqu’à Bordeaux, en passant par Toulouse, Périgueux et se terminait donc en Haute vienne. 5 dates, 5 jours. Un paquet de bornes au compteur. Autant vous dire que la troupe était rincée, les yeux cernés, les jambes lourdes et les cordes vocales chauffées à blanc. Il faut dire aussi que durant tout ce temps ils ne se sont pas allés se coucher à 21H30, une tisane à la main ! Bref, l’esprit rock !

Mais le public étant de la partie ce soir-là, les aficionados bien présents, l’énergie fut au rendez-vous. Ça démarre par « Maillofargueix », titre éponyme en lien avec le petit village du même nom dans le 87 ? Mystère. Alex répète un riff diablement efficace, Basile fait jouer ses baguettes sur les bords de sa caisse claire, le son de Jennifer finit par nous envouter et puis BIM ! un hurlement sauvage de Basile pour envoyer du lourd et l’électricité dans l’air prend soudainement feu ! Adeptes d’Alain Chamfort s’abstenir ! Ça secoue sévèrement de la tête. D’ailleurs, il faut que j’arrête de me demander pourquoi j’ai le cou bloqué depuis ! On est pris dans la boucle et on s’y sent bien. Parce que les trois artistes qui nous accueillent volontiers dans leur grand 8, y vont de leurs sourires, de leurs blagues et de leur honnêteté qui résonne comme un « Hé mon pote, c’est juste du gros son, viens avec nous, on s’éclate ! »

Les textes en français ne sont pas pour me déplaire non plus. J’apprécie ces phrases courtes, un peu planantes qui jaillissent intelligemment, offrant un contraste musical bienvenu après la tempête.

Temps du voyage, une petite heure ! Et ça l’a fait sans problème. Limite j’en aurais redemandé si mes oreilles ne m’avaient pas supplié un peu de répit ! En tout cas, si quelqu’un doute encore que la Basse-Marche est remplie de talents, qu’il vienne écouter ce groupe bien de chez nous !

Et à la question « Bon, quand est-ce que vous remettez le couvert ? » – « Calmos ! » qu’ils répondent les MONOΪ ! « Déjà on va dormir mille ans et puis après on va se poser pour réfléchir à d’autres morceaux ! »

Bon ben moi d’ici là je vais prendre rendez-vous chez l’osthéo pour régler mon problème de cou, mais ça va être compliqué si je mets MONOΪ à fond la caisse dans la bagnole en m’y rendant !!!

Longue vie à la musique, longue vie au rock, longue vie à MONOΪ !

Lionel CAUCHI

Voici en exclusivité un des 4 titres de leur très bon EP, « Plage amère » qui évoque les conséquences terribles du parcours de certains migrants qui finissent par mourir en mer, et s’échouer sur la plage… Ce morceau à la thématique engagée démarre par une ambiance plutôt lancinante puis prend une forme plus énervée sur la deuxième partie pour donner un « souffle » d’espoir !! Bonne écoute

MONOÏ – Plage amère
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