Quoi ma gueule !

Analyse subjective de la démographie bas-marchoise

Un dossier sur la démographie bas-marchoise. Pourquoi faire ? Pas pour pleurnicher sur notre sort en nous disant que c’était mieux avant, que ce territoire perd des habitants, que c’est foutu, qu’on peut rien faire ; à Mefia Te ! c’est pas notre genre, de nous lamenter, d’autant qu’on croit sincèrement à l’avenir des territoires ruraux. Pas non plus pour créer un « peuple bas-marchois » factice et mettre notre territoire sur un piédestal, en regardant le reste avec mépris du haut de nos remparts ; on a trop écouté La Ballade des gens qui sont nés quelque part de Brassens et on veille à ne pas devenir des chauvins, des porteurs de cocardes, des imbéciles heureux qui sont nés quelque part. Mais alors pourquoi faire, ce dossier ?

Au départ, il y a un simple constat. En vivant ici, en y travaillant tous les jours, on croise des gens qui sont nés ici, qui y sont restés ; d’autres qui y ont grandi, puis sont partis, puis revenus ; d’autres qui ont débarqué il y longtemps d’un autre coin de France ou du monde ; d’autres encore qui sont fraîchement arrivés. On entend parler Français évidemment, mais aussi beaucoup Anglais, et parfois Arabe, Néerlandais… Un territoire vivant, quoi. Loin du cliché sur la campagne en général, et sur le Nord de la Haute-Vienne en particulier. Et ce cliché nous casse violemment les oreilles, pour deux raisons. D’une part, il entretient cette image dégradante d’une campagne qui aurait loupé le train en marche ; les gentils bouseux qui continuent à vivre entre eux, et qui ne connaissent rien du monde ouvert d’aujourd’hui. Mais d’autre part, paradoxalement, cette – fausse – image de la campagne inchangée, éternelle, est bien pratique pour les furieux qui veulent nous faire croire que le grand remplacement arrive dans nos villes ; comme si les campagnes restaient « pures » à leurs yeux. Pour nous, la Basse-Marche est un territoire vivant, ouvert et cela se ressent dans sa population, attachante de par sa diversité en termes d’âges, de milieux sociaux et professionnels, d’histoires familiales, de régions ou de pays d’origine, etc. C’est précisément cela que l’on souhaitait mettre en relief dans un dossier sur la démographie locale.

Sauf que nous ne sommes ni démographes, ni statisticiens, ni sociologues, ni géographes, et surtout, le journal étant porté par des bénévoles ayant de « vraies » vies professionnelles, nous n’avons pas le temps de nous lancé dans des enquêtes XXL… Pas de graphiques dans ce dossier, donc, pas de non plus tableaux de décomposition de la population bas-marchoise en fonction de tel ou tel critère. Non, on ne sait pas faire ça. Mais nous savons vous parler des hommes et des femmes du territoire. Et dans ce dossier, nous avons simplement voulu les montrer. Comme pour incarner le territoire. La Basse-Marche, ce sont les générations précédentes évidemment, et nous faisons un panorama historique dans le premier article. Mais la Basse-Marche, c’est nous, c’est vous, ce sont tous les portraits que nous proposons dans ce dossier, et plein d’autres évidemment, toute sélection étant subjective, discutable et non-exhaustive… Il est bien probable que ce dossier se transforme en rubrique régulière ; au final, il va nous en falloir, des numéros, pour vous présenter le bigarré peuple bas-marchois 

Édito du dossier, par la rédaction, à lire dans le Mefia Te ! numéro 12

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