Mefia Te !

Chasse regardée

Photo Marion Salaun

Une belle pétaudière

Parler de la chasse, ou plutôt des chasses. Un sacré défi pour une équipe de rédactrices et de rédacteurs qui, disons-le tout net, n’y connaissaient pas grand-chose au moment d’attaquer le dossier. Comme tout habitant de zone rurale, on croise des chasseurs régulièrement, on en côtoie, mais d’ici à écrire sur ce sujet, il fallait qu’on s’y colle sérieusement. C’est que nous avons fait, et nous vous livrons ici un dossier assez conséquent, tant le thème est riche et complexe !

Dans nos premières recherches, nous avons vite compris que nos représentations nationales se sentaient particulièrement inspirées par ce thème de la chasse. Sur les 20 dernières années, on trouve des lois sur la chasse en 2000, 2003, 2005, 2008, 2009, 2012, 2019… En 2020, un tout nouvel établissement public administratif a été créé, sous la tutelle du Ministère de la Transition écologique et du Ministère de l’Agriculture. Il s’agit de l’Office Français de la Biodiversité, qui a notamment une mission de police administrative et judiciaire de la chasse. Pour toute la région Nouvelle-Aquitaine, on compte moins de 250 agents de l’OFB. Ça fait pas lourd. Notons que les représentants des fédérations nationales et locales de chasse, ainsi que la fédération nationale de pêche composent 10 % du conseil d’administration de cet organisme. Nous nous sommes aussi plongés avec joie dans le Schéma Départemental de Gestion Cynégétique, mis en place pour 6 ans et élaboré par la Fédération Départementale de Chasseurs, en lien avec la Chambre d’Agriculture, les sociétés de propriétaires ruraux et les représentants des intérêts forestiers. En Haute-Vienne, on y trouve par exemple un volet sécurité, un volet chevreuil, un volet cerf, un volet sanglier (le plus volumineux) et un volet petit gibier. Dans un rapport d’information récemment rédigé par un groupe de sénateurs, plutôt timide dans l’ensemble, nous avons aussi trouvé des perles, du genre « concernant le permis de chasser, l’examen devrait mieux prendre en compte la diffusion des armes semi-automatiques et intégrer une épreuve vérifiant l’habileté au tir », ou bien « il est nécessaire d’exiger un certificat médical annuel » ou « d’interdire la chasse en état d’ébriété ou après la prise de stupéfiants ». Parce que ce n’est pas déjà le cas ?? Gloups.

Assez de lectures, nous étions parés pour sortir au grand air ! Et des aventures, nous en avons vécues ! Des discussions contradictoires évidemment, puisque la chasse est un sujet particulièrement clivant, y compris dans nos campagnes. De belles rencontres aussi, qui nous ont rapidement fait mesurer la complexité du sujet. On ressort de là un peu noyés, sans avis tranché sur la question, mais convaincus que cette question mériterait mieux que les quelques annonces faites par le gouvernement au moment où nous bouclons ce dossier… Le sujet reviendra vite sur la table de nos élus, sans aucun doute ! En attendant, on espère que notre dossier vous permettra d’en apprendre un peu plus sur ce sujet, passionnant.

Edito du dossier à lire dans le Mefia Te ! numéro 16