Mefia Te !

Sortir du bois

© Frédéric Schmit

Si on vous demande de fermer les yeux et de visualiser la Basse-Marche, on trouvera sûrement dans votre paysage mental des moutons, des prairies… et de la forêt. Cette dernière est un élément indissociable du territoire. Dans l’ensemble du Limousin, elle représente le tiers de la surface. Quand 75% de la forêt française est privée, on atteint 95% par chez nous. Une grande majorité de feuillus, tels que le chêne et le châtaignier, la compose. Mais il ne suffit pas de dresser un bilan comptable pour comprendre nos liens divers avec cet espace. Pour cela, il nous faut prendre un certain recul, sortir du bois.

Tout d’abord, il nous paraissait indispensable de dresser un historique de la forêt bas-marchoise. Ce retour en arrière nous avait permis, dans un dossier sur l’eau, de comprendre que la multitude d’étangs qui nous entoure était loin d’être ancestrale et plutôt très récente. Notre imaginaire du châtaignier, arbre symbole du territoire, est ainsi battu en brèche et confronté à une réalité que l’association « Transition Limousine » a défrichée pour le journal. Suite à nos rencontres et nos lectures autour du sujet, nous avons imaginé un dialogue entre un randonneur averti et un propriétaire de parcelles forestières qui pratique une gestion parfois critiquée et discutable. Sont ainsi mis en avant les points de vue de chacun, les zones de friction et parfois, oui, c’est possible, d’éventuels accords. Le quasi monopole de l’espace forestier par le privé et ainsi l’impossibilité de concertation sur son devenir a poussé de nombreuses personnes à se regrouper et à former un collectif du côté des monts de Blond. Ce GFC, Groupement forestier citoyen, a pour objectif de proposer une autre manière de gérer la forêt afin d’éviter en particulier les coupes rases. Vous verrez également comment il travaille à relier la notion de bien commun à celui de la forêt.

Mais sortir du bois, c’est aussi voir la forêt sous un autre angle. Notamment celui de la culture. Vous pourrez ainsi découvrir la vision qu’en avait Aimé Vallat, célèbre peintre bellachon qui n’a cessé de s’extasier de cette nature qui l’entourait. Il sera également question de la Ferme de Villefavard qui a créé le festival des Nuits des forêts, visant à repenser les liens qui nous unissent avec les autres vivants. La forêt en met plein les yeux, c’est pourquoi les photographes amatrices de l’atelier Drama’Clic nous présentent leurs travaux réalisés autour du thème « Promenons- nous dans les bois ». Pour terminer, l’imaginaire étant un puissant carburant, on vous a concocté une fiction pleine de tension autour d’une personne perdue en forêt bas-marchoise qui devra appliquer les concepts de survie. Une des définitions de l’expression sortir du bois est « apparaître au grand jour ». Loin de nous la prétention d’éclairer votre lanterne au point de voir la lumière. Nous nous savons amateurs et gardons bien en tête que ce sujet devrait être approfondi davantage qu’on ne vous le propose. Nous imaginons d’ailleurs une suite à ce dossier. D’ici là, profitez de la promenade en forêt.

Article de Christine MOYNS à lire dans le Mefia Te ! numéro 20