Mefia Te !

Pas chouette ! Brèves d’ici – n°16

Misérabilisme médiatique
Et voilà, on est encore fâchés. Lassés du ton de ces reportages qu’on nous sert au journal télévisé régional au sujet des campagnes et des bourgs ruraux qui se vident. Le dernier en date auquel on a assisté ? Un chouette moment de « Bellac bashing » dans le JT de France 3 du mardi 3 janvier. La séquence commence par une belle accroche de la présentatrice, « Bellac déserté ! » Puis on nous explique que la ville a perdu un cinquième de sa population en vingt ans, on a droit aux classiques plans des vitrines vides, au discours du maire qui nous rappelle que c’était une ville de fonctionnaires, mais que ces derniers sont partis en même temps que l’État fermait ses agences locales de services publics, etc. On insiste bien sur le fait que vraiment, le Nord de la Haute-Vienne doit travailler son attractivité ! Déprimant à souhait. Nous, on rêve d’une émission de France 3 où on serait les rédacteurs en chef. On installerait le plateau du direct dans un de nos repaires bellachons et on aurait carte blanche pour les invités. On présenterait Bellac et la Basse-Marche tels que nous, on les voit. Des territoires pleins de ressources, dans lesquels beaucoup de belles choses se créent. Un magnifique terrain de jeu pour celles et ceux qui font l’effort d’aller à la rencontre des habitants, et qui ne s’arrêtent pas aux premières images de vitrines vides ! Tellement facile à faire, ce genre de reportage. Pas plus d’une heure entre la rue du Coq et la mairie, et hop, on repart à Limoges ! Il ne s’agit pas de nier les chiffres (qui datent déjà un peu d’ailleurs, puisque le reportage commente une évolution de 2014 à 2020), mais une approche un chouïa plus complexe et moins monolithique serait sans doute bienvenue. Regarder devant, au lieu de s’apitoyer sur la vie d’avant. On s’agace, on s’agace.

Décharges sauvages
Non mais sérieux ? Il y a encore des gens pour aller jeter leurs déchets ménagers ou même électroménagers comme ça, au détour d’un chemin ? Bah oui, malheureusement il n’est pas rare de tomber sur ce genre de dépotoir à ciel ouvert, au gré d’une petite promenade en forêt. La classe. Des fois, il y a des coups de boule qui se perdent. Et le problème, c’est qu’on a intégré l’existence de ces abrutis comme un fait établi. On en veut pour preuve le débat sur lequel nous sommes tombés sur les réseaux sociaux, et que nous avons poursuivi au sein de la rédac’, au sujet du montant, non négligeable, de la Redevance des Ordures Ménagères pour les habitants de la Communauté de Communes du Haut-Limousin en Marche. Certains sont vent debout contre cette redevance, qui ne prend pas en compte les efforts réalisés, ou non, par chaque foyer pour minimiser et trier ses déchets. La possibilité de mettre en place un calcul en fonction du poids de déchets produits vient vite sur la table. Mais là, immanquablement, on entend d’autres Bas-Marchois qui déclarent, dépités, que dans ce cas, les gens iront balancer directement leurs ordures dans la nature pour réduire le poids de leur poubelle. On en est donc là. Pas facile de faire communauté, hein ! Au passage, il faudra un jour ou l’autre qu’on s’y attarde, sur cette question de la gestion locale des déchets. À suivre.