Mefia Te !

Drôles d’oiseaux de nuit

Illustration Xavier Millon

Avec l’été, la famille des noctambules s’agrandit le temps d’une saison. Dans le clan des chouettes, on en connaît un rayon sur la vie nocturne. Le totem du journal Mefia Te ! regarde donc avec amusement cette agitation qui reprend chaque année, en Basse-Marche comme ailleurs dans le monde. Tiens, voici les agriculteurs qui fauchent ou qui moissonnent parfois tard dans la nuit. Tiens, voilà les fêtards de retour au grand air en soirée, redonnant aux terrasses de nos villes et de nos villages un aspect joyeux, bruyant parfois certes, mais vivant. De la même façon que l’on apprécie le long hivernage basmarchois propice à la réflexion et à la construction de projets, on aime tout autant retrouver cette agitation estivale évidemment !

Et c’est pour cette raison que nous avons voulu consacrer le dossier de ce nouveau numéro à l’un des ingrédients essentiels à toute soirée estivale réussie : la musique bien sûr, et même encore mieux, la musique « live ». On entend souvent dans les médias que désormais tout le monde passe ses soirées chez soi, en solo, à regarder des séries sur internet. À rebroussepoil
de ce discours, nous avons voulu mettre en lumière des lieux, des personnes et des anecdotes qui démontrent le contraire. Il existe sur le territoire de nombreux groupes, de nombreux musiciens, de nombreux lieux d’apprentissage et de pratique de la musique, de nombreux lieux de concerts aussi. Quand on prend un peu de recul et qu’on observe ces différents réseaux, on se dit « chouette, des gens qui se rassemblent pour créer des choses en commun, pour faire la fête, pour danser, chanter ! ». Elle est belle, cette Basse-Marche qui crée des liens à travers la musique, quelle qu’elle soit. On espère donc que notre dossier vous (re)donnera envie de goûter encore et encore à ces moments de bonheur musical collectif, de jour comme de nuit.
Les oiseaux de nuit, ce sont également celles et ceux qui agissent discrètement, à l’abri des regards. C’est une des vocations de ce journal que de faire découvrir aux lecteurs ces secrets bien gardés de la Basse-Marche, qu’il s’agisse de hameaux, d’habitants, d’entreprises, d’associations ou de projets divers. Dans ce numéro comme dans les précédents, nous espérons donc que vous aurez votre lot de découvertes de la richesse locale, sous tous ses aspects. À La Bazeuge, vous ferez la connaissance d’un entraîneur de chevaux gouailleur et passionné. À Azat-Le-Ris, vous lirez la nouvelle « hameauscopie » consacrée au Puygrenier. À Bellac, vous vous délecterez du roman-photo réalisé par des étudiants architectes chargés d’apporter un peu plus de lumière dans une grange attenante au Théâtre du Cloître. Du côté de Rancon, vous ferez la connaissance d’un cultivateur de champignons. Vous apprendrez aussi des choses sur des habitants très spéciaux, présents en force en Basse-Marche, mais – heureusement – très discrets : les serpents ! Vous deviendrez même des experts en analyse de pelotes de réjection de chouettes, figurez-vous.
Sans oublier les habituelles rubriques : le Rurâââleur, la Carte Blanche à Dédé, l’Odyssée dau Maire avec l’interview du maire de Magnac-Laval, et le parler local avec Coumme que se dit iqui. Un beau numéro 14, fabriqué par des oiseaux de nuit évidemment, puisque c’est principalement une fois la journée de travail terminée que les membres de la rédaction de votre journal associatif préféré peuvent trouver le temps de jouer aux apprentis journalistes.
À chaque numéro qui sort, c’est comme si le soleil se levait après une nuit blanche de dur labeur. Heureux de vous montrer ce travail collectif au grand jour, une nouvelle fois.
Bonne lecture !

Édito, à lire dans le Mefia Te ! numéro 14