Mefia Te !

Courrier des lecteurs

Illustration Fanny Etienne-Artur

« Bonjour aux « Méfieux » ! Mon fils apprécie beaucoup votre journal ; je lui offre un abonnement pour son anniversaire ! Bonne continuation » / Andrée

« Salut Mefia Te! Et merci pour cet excellent n°2 qui a encore la meilleure place à la maison. Ça fait vraiment du bien de lire des « histoires d’ici » ! Merci pour votre travail. » / Lara

« À Bellac, il y a…
Il y a le ciel,
Le ciel gris des jours sombres,
Celui qui rit aux toits éclaboussés,
Celui qui danse aux printemps des fossés,
Et celui, alangui, quand l’automne succombe.

À Bellac, il y a…
Il y a l’eau,
L’eau qui court de la gorge au fossé,
Celle qui se dénoue, s’étale et vagabonde,
Qui se cache et sourit jusque dans les creux d’ombre,
Et celle des moulins qui ne sait plus chanter.

À Bellac, il y a…
Il y a le rocher,
Le granit qui affleure et menace,
La pierre du chemin, le pavé des rues,
En écailles, en graviers, en poussières perdues
Et le bloc travaillé qui sommeille et se lasse.

À Bellac, il y a…
Il y a les passants
Et bien peu de passants, quelques ombres qui passent
Et des enfants furtifs murmurant dans les cours,
Des pigeons insolents et des chats alentour,

Il y a des mots perdus, fatigués, une trace.

À Bellac, il y a…
Il y a des souvenirs ,
Des souvenirs gravés sur la peau des maisons,
Des souvenirs grattés et ceux que l’on caresse,
Des souvenirs tressés qu’on exhibe ou qu’on laisse,
Au gré des jours nouveaux, ignorants, oublieux.

À Bellac, il y a…
Il y a les lendemains,
Des lendemains lovés dans les replis du jour,
Des lendemains forgés et des réveils qui chantent.
Mefia te, mefia te, toi qui vit sans comprendre
À Bellac, il y a… l’espoir » / MJO DENOUX