Ah, chienne de vie, chaîne de vie, chêne de vie… Ça ne vous évoquerait pas une petite chanson ? Nous, si. Et les chansons, c’est comme les jeux de mots ou bien comme le printemps qui a repointé le bout de son nez ces jours-ci : ça fait du bien au moral ! Chienne de vie, chaîne de vie, chêne de vie, c’est aussi un triptyque qui résume finalement tout ce que vous pourrez lire dans ce nouveau numéro du journal de la Basse-Marche : des coups de gueule contre tout ce qui nous met en rogne, mais aussi de beaux récits de femmes et d’hommes qui font la vie du territoire, et enfin des histoires d’arbres, qu’ils soient encore sur pied, ou non. Le tout sous l’œil attentif des habitantes et des habitants du territoire, évidemment.
Chienne de vie, illustrée par exemple par la rubrique du Rurâââleur consacrée en page 2 à l’arrêt de financements publics octroyés jusque-là à trois médias associatifs limousins, IPNS, Télé Millevaches et La Trousse Corrézienne. Nous sommes bien placés pour savoir l’investissement bénévole que demandent la création et l’animation d’un projet de ce type ; cette nouvelle nous a donc bien agacés. Chienne de vie aussi avec des brèves pas chouettes, et notamment le triste décompte du nombre de classes qui s’apprêtent à fermer dans le nord du département, à Bellac et ailleurs ; ces décisions se jouent au Rectorat au moment où nous bouclons ces pages, mais nous ne manquerons pas d’y revenir dans de prochains numéros.
Chaîne de vie, parce qu’il y a heureusement sur notre territoire de la Basse-Marche des personnes qui se retroussent les manches au quotidien pour rendre cette terre vivante, comme autant de maillons d’une même chaîne. La jeunesse d’abord, avec le portrait de Julie, qui nous a accompagnés en service civique pendant plusieurs mois ; ou bien le récit du forum des métiers organisé par le lycée professionnel du Dorat et raconté par ses élèves. Les artisans locaux aussi ; ceux qui achèvent leur carrière, comme le pâtissier Brûlé à Bellac, et celles qui l’entament, comme la cordonnière de Peyrat. Un territoire vivant qui réfléchit volontiers à son avenir, par exemple sur la question des transports avec la rubrique Vélorution, mais qui ne perd pas de vue ses origines, avec nos habituels articles dédiés à l’histoire du patrimoine bas-marchois – le pont de Beyssat – ou bien à son parler local, avec le dernier épisode de Coumme que se dit iqui. Les artistes locaux aussi, que l’on retrouve à plusieurs reprises dans ce numéro. Sans oublier les élus, avec l’interview du maire de Val-d’Oire- et-Gartempe dans l’Odyssée dau Maire.
Chêne de vie enfin, parce que la nature tient une place prépondérante ici. C’est ce qui justifie nos rubriques régulières sur la faune ou sur la flore locales. La nature en général, mais les arbres et la forêt en particulier. Or, localement, cette forêt évolue ; pour nombre d’entre nous, d’entre vous, la vue des « coupes rases » que l’on observe parfois le long des routes ou des chemins bas-marchois suscite un réel émoi, voire une profonde colère. Il nous fallait nous pencher une première fois – sûrement pas la dernière au vu de tout ce qu’il y a à en dire – sur cette thématique de la forêt. Le dossier de ce numéro est consacré à ce sujet et nous espérons que vos retours nous aideront à l’étoffer encore dans les prochains numéros, pourquoi pas. Chienne de vie, chaîne de vie, chêne de vie : c’est donc à vous de choisir… ou pas. Mais quoi qu’il en soit, depuis le numéro 1 en avril 2019 jusqu’au numéro 20 en mars 2024, le journal Mefia Te ! a déjà 5 ans ; qui l’eût cru ? On fêtera ça à l’automne, promis. En attendant, bonne lecture !