Non non, pas de faute de frappe dans le titre ci-dessus, juste un de ces jeux de mots (douteux) dont nous sommes friands, on ne se refait pas. « Agités du local » ; cette expression tordue nous est venue à l’esprit alors que nous approchions du bouclage de ce numéro 7 – déjà ! – et elle nous a plu à plus d’un titre. D’abord parce qu’elle nous semble une belle façon de qualifier toutes celles et tous ceux qui, en Basse-Marche ou ailleurs, lecteurs de Mefia Te ! ou non, s’évertuent à faire bouger leur coin de campagne. Que cela soit par le biais de leurs entreprises, de leurs associations, de leurs écoles, de leurs réseaux divers, ou même par leurs actions individuelles ; ces «agités du local»-là, on leur tire notre chapeau, et c’est pour donner envie à d’autres bas-marchois de venir de grossir leurs rangs qu’on a lancé ce journal ! Comme à chaque numéro, vous trouverez d’ailleurs les portraits ou les articles de plusieurs de ces « agités » ; ici, un passionné d’objets volants qui fait vivre depuis 24 ans un beau festival nommé Estivol, à Blond ; ici, des naturalistes amateurs qui viennent nous dire leur amour des arbres, des araignées, ou de la Lande de Frochet ; là, une rêveuse qui imagine un nouveau réseau de transports « tramtrain » sillonnant la Basse-Marche ; là encore, une brochette de musiciens historiens qui font vibrer avec bonheur l’orgue de la Collégiale du Dorat, dont nous avons aussi interviewé le nouveau maire d’ailleurs ; et là-bas, notre duo de linguistes qui continue à nous guider dans le labyrinthe du parler bas-marchois !
Mais si l’expression « agités du bocal » est d’abord venue sur la table, c’est que pour ce numéro 7, nous avons beaucoup causé victuailles, viandes, légumes, marchés, cuisines, cantines, et donc bocaux, évidemment. Et pour cause ; dans le dernier numéro de Mefia Te !, les consultations que nous avions menées au sujet de la crise COVID au niveau du territoire nous amenaient souvent sur le thème de l’alimentation, et nous consacrons donc le dossier de ce nouveau numéro à ce thème-là. Plus particulièrement, nous nous sommes interrogés sur la capacité de la Basse-Marche à assurer petit à petit la sécurité alimentaire de ses habitants, en limitant sa dépendance à des systèmes d’approvisionnements pouvant se révéler fragiles en cas de crise… Nous sommes donc allés voir des élus, des agriculteurs, des consommateurs, et même le président de Limovin, qui gère l’abattoir de Bellac. Mode de production et de transformation, prix, distribution, modes de consommation, autant de thèmes abordés dans le dossier, à notre humble mesure. Une chose est sûre pour les agités du bocal que nous sommes : la plupart des acteurs semblent motivés pour avancer, mais sans un appui solide et pérenne des collectivités publiques, il sera difficile de tendre vers un système alimentaire plus cohérent !
Et puis enfin, on doit bien vous l’avouer, si cette expression nous est aussi restée en tête, c’est sûrement pour ce joli verbe qui évoque pour nous le mouvement : « agiter ». Parce qu’on est en manque. Parce qu’on n’en peut plus de ne plus pouvoir danser, que ce soit aux thés dansants, aux bals trad, aux soirées concerts ou en discothèque ! Parce qu’on est triste de voir toutes ces animations et tous ces événements annulés. Parce qu’on est malheureux de ne plus pouvoir se rassembler au sec pour discuter, refaire le monde, ou simplement rire. C’est une période maussade à bien des niveaux. Mais à défaut de brasser nos microbes, continuons à brasser nos idées ! Même à distance, SOYONS TOUS DES AGITÉS DU LOCAL ! Bonne lecture !
(Mefia Te! est un journal papier trimestriel ; pour le découvrir, vous pouvez vous le procurer dans différents points de ventes, ou bien vous abonner!)