Mefia Te !

Courrier de lecteur – Une autre époque

Illustration Fanny Etienne Arthur

Courriers de lecteurs


[Réaction de Bernard BERNERON à l’article « Histoire de l’hygiène populaire en Basse-Marche » – Mefia Te ! numéro 10]

Demeurant en Touraine (Amboise) depuis plus de 40 ans et ayant passé les 25 premières années de ma vie à Bessines-sur-Gartempe, j’ai entre 1967 et 1972 fréquenté en tant qu’interne le Lycée Jean-Giraudoux, époque où il était encore rue Chanzy, dépourvu aussi bien d’eau chaude que de douches, avec des dortoirs aux lits superposés pouvant contenir 80 personnes, pour le numéro 4, avec une demi armoire par personne et un seul wc à la turque !

Comme le dit la chanson, « c’était au temps où… » une fois par semaine (le jeudi et non le mercredi), nous nous rendions aux « nouveaux bains douches » à proximité du stade municipal Léo Lagrange, trousse de toilette et serviette sous le bras pour notre douche hebdomadaire… Une autre époque vous dis-je !

Non autorisés à y aller seuls, les élèves des classes de collège se rendaient aux dites douches accompagnés d’un pion et devaient se déshabiller dans le hall, une sorte de verrière, au vu et au su de tous. Les gens de l’extérieur, depuis le stade ou même la rue, avaient une vue imprenable sur ladite verrière.  En outre, le temps de douche était compté, ceci pour passer un maximum de gamins en un minimum de temps, la porte des douches étant ouverte à intervalles réguliers par le pion pour laisser la place « au suivant », comme le dit une autre chanson.

Je tiens aussi à rendre hommage à notre professeur de gymnastique de l’époque, Monsieur Morena qui, à partir de la seconde, nous laissait prendre une douche au gymnase après son cours, à la condition « d’être dans les temps » (c’était toujours mieux que rien !)

À noter aussi qu’à l’époque, les internes étaient, pour ceux qui sortaient en fin de semaine, présents au lycée du lundi matin jusqu’au samedi 16h30, le samedi après-midi n’ayant été « libéré » qu’à compter de l’année scolaire 69/70, la ligne jaune qui séparait la cour des garçons de celle des filles n’ayant, elle, été franchie qu’au moment des événements de 68 !
Bernard BERNERON